NSE : le traitement de l’eau des plus grandes industries réalisé avec la souplesse d’une TPE locale
- 24 novembre 2022
Derrière la Nouvelle Société des Eaux, ou NSE, se cache un homme audacieux, passionné et qui n’a de cesse de trouver des qualités à l’humain. José Berrou a un profond respect pour les autres et le traduit dans ses relations avec ses clients et ses salariés. Après 24 ans au service d’une société du Val-de-Marne, spécialisée dans le traitement des eaux et l’assainissement, il crée sa propre entreprise en 2011 à Goindreville : NSE. Adoucissement, analyses bactériologiques, désembuage, osmose, désinfection, maintenance, piscines… Il continue dans la même veine depuis maintenant 35 ans d’expérience.
C’est à Goindreville, une commune de Thivars, que José Berrou nous accueille dans son bureau. L’homme, aux yeux d’un bleu profond, aux cheveux poivre et sel quoique plutôt sel que poivre, est tout sourire et cela reflète finalement sa personnalité : joviale, respectueuse et professionnelle. C’est en tout cas le sentiment qu’on en retient à l’issue de notre échange. Il y a 35 ans, l’homme qui aujourd’hui connait tous les rouages du traitement de l’eau, était propriétaire d’une épicerie exotique installée dans l’hypermarché Rallye, désormais Géant Casino à Lucé. Lorsqu’il a fermé sa boutique, la question d’un job s’est posée. Et peu importe du job dont il s’agirait. C’est finalement son réseau ou plutôt un client fidèle de son épicerie qui a amené José vers le traitement de l’eau. Ce client en question était un ingénieur chimiste dans l’une des entreprises les plus renommées de France, spécialisée dans le traitement de l’eau. Un baccalauréat scientifique en poche, le profil de José s’est avéré intéressant pour l’ingénieur qui le propulsa à la tête d’une toute nouvelle agence, en charge de couvrir l’Ouest de la France. « Je me suis retrouvé à Villepinte, un matin à 6h et j’étais embauché pour lancer cette nouvelle agence pour laquelle j’ai travaillé pendant 24 ans », se souvient José.
« Après 24 ans au service d’une agence parisienne, José se lance dans sa propre aventure en 2011, à Thivars »
En tant que directeur commercial et avec l’appui de sa formation initiale en mathématiques et chimie, José s’est formé sur le tas. « Pendant 3 ans, j’ai passé 2 jours par semaine avec cet ingénieur qui m’a fait découvrir la chimie lourde. À l’époque, j’avais 30 ans et lui 65. C’est comme si j’avais eu un professeur particulier pendant 3 ans avec lequel j’ai appris à résoudre des problèmes concrets. Par conséquent, dès qu’un client m’appelait, j’arrivais facilement à définir pourquoi il rencontrait tel problème sur telle eau ou tel process », affirme José tout en réalisant, « Cette expérience a été fabuleuse pour moi et rencontrer cet homme a été le coup de chance de ma vie ».
Après 24 ans au service de cette agence pour le compte de cette société parisienne, José se lance dans sa propre aventure : en 2011, il crée la Nouvelle Société des Eaux (NSE), à Thivars. Grâce à son carnet d’adresses qu’il a soigneusement pris le temps de se constituer depuis l’époque où il était propriétaire de son épicerie, puis sous l’égide d’une société francilienne, à Villepinte, NSE a atteint rapidement un chiffre d’affaires viable.
Au-delà de traiter l’eau, NSE nourrit une réflexion intellectuelle en amont de la pose
Dès le début, NSE a tenu à proposer le même panel de prestations que son ancien employeur, à peu de choses près. La société parisienne a notamment été la première à se pencher sur le tout premier cas de légionellose survenu dans un hôtel à Paris Beaubourg, il y a 30 ans.
La légionnelle est une bactérie mortelle pour les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants. Naturellement, José Berrou s’est attaché à proposer le même système pour lequel il a participé au développement. En revanche, NSE a fait le choix de sous-traiter les analyses bactériologiques pour la seule raison qu’elles doivent être réalisées par un laboratoire agréé COFRAC. Sur place, NSE réalise des analyses physico-chimiques pour ses clients : PH, calcaire, fer, sulfites, etc.
Les activités de NSE dépassent le simple champ de la pose ou de la maintenance. Ses techniciens mènent une véritable réflexion intellectuelle, une étude qui permettra ensuite de définir le matériel le plus adéquat à installer. José nous donne un exemple, « Ce que tout le monde connait dans le traitement de l’eau c’est le plus basique : l’adoucisseur. Mais en amont et en aval de celui-ci, on est parfois appelés pour tout ce qui relève de la nappe phréatique.
Un camping qui souhaite s’installer en pleine campagne va puiser son eau dans la nappe phréatique mais elle n’est pas consommable en l’état. NSE demande à un laboratoire agréé COFRAC de réaliser une analyse bactériologique. S’il note la présence de bactéries, nous installons un adoucisseur d’eau mais avant, nous devons faire un traitement au chlore pour rendre l’eau potable. Ensuite, l’adoucisseur permettra de faire la transmission jusqu’à l’eau chaude sanitaire de façon à éviter tout ce qui est entartrement de ballons, de réseaux, etc. »
Au même titre que lors d’une demande pour une piscine, NSE laisse l’étape de la construction à des entreprises du BTP. « Nous sommes des traiteurs d’eau et pas des maçons, c’est mon principe. À chacun son domaine de compétences. Le maçon monte ses parpaings pour construire la piscine et nous intervenons ensuite pour lui fournir les pièces nécessaires à son bon fonctionnement, qu’il va sceller. Nous nous occupons du système, des tuyaux à la pompe. En interne, nous n’avons pas les habilitations nécessaires, les garanties décennales requises ; je ne souhaite donc pas mettre les clients en danger via la maçonnerie ou l’électricité », insiste le dirigeant de NSE.
En 35 ans d’expérience, NSE s’appuie sur un précieux carnet d’adresses : LVMH, Guerlain, entreprises du CAC 40 et industriels…
En effet, NSE place ses clients au cœur de tout. Et c’est peu dire si sa clientèle est variée et installée partout en France. L’entreprise peut intervenir :
· Auprès d’un architecte qui aura besoin d’un traitement de l’eau sur un nouvel immeuble.
· Auprès d’un bureau d’études thermiques. Concrètement, lorsqu’un collège ou un lycée se construit, l’architecte pense le bâtiment mais pour tout ce qui relève de l’électricité, de la plomberie et autres corps de métiers, il fait appel à un bureau d’études thermiques. Ce bureau d’études établit une liste de matériel dont il a besoin pour le bâtiment en question : une chaudière de telle puissance, une canalisation d’eau de tel diamètre, tel système pour traiter la légionnelle, etc. À charge de NSE de définir le matériel préconisé.
· Auprès d’industriels et c’est le cas notamment avec une brasserie artisanale d’Eure-et-Loir qui a sollicité NSE pour l’installation d’un osmoseur qui rend l’eau pure, débarrassée de minéraux, d’engrais, de mercure, de plomb et toute autre substance.
· Auprès de particuliers notamment dans le cadre de la mise en place d’adoucisseurs et de la réalisation d’une piscine.
· Auprès de groupes nationaux comme Eiffage, Engie, Cofely, Dalkia, etc.
· Auprès de plombiers dans le cas où ils ont besoin de l’intervention de NSE pour l’installation d’un adoucisseur, d’une filtration.
· Auprès de collectivités. En Eure-et-Loir, NSE a remporté l’appel d’offre lancé par le Conseil départemental et a en charge la maintenance de tous les collèges du département. L’entreprise contrôle tous les adoucisseurs et les traitements de l’eau des établissements, deux fois par an. Même schéma avec tous les SDIS et lycées du territoire.
· Auprès d’hôpitaux, de maisons de retraite, de crèches, d’hôtels, etc.
La flexibilité d’une TPE locale et des valeurs humaines : une recette signée NSE
Pour accompagner ses clients, NSE a fait le choix du « made in Europe ». Un choix que José défend pour offrir à ses clients un matériel de qualité. Il achète séparément les pièces dont il a besoin et les assemble sur place, à Thivars, avec son équipe.
Une politique commerciale qui permet à l’entreprise d’avoir un positionnement sur le marché jusqu’à 80% moins cher que certains de ses concurrents. Le secteur du traitement de l’eau permet à certains acteurs de dégager des marges colossales entre le prix d’achat d’un adoucisseur, par exemple, et son prix de revente. Pas question de céder à la tentation pour José. Cet entrepreneur, dont la mère a longtemps été commerçante, a fait toutes ses études à Chartres, a joué au tennis et au football sur le territoire. Un attachement à ses racines qui lui permet de se revendiquer 100% local… et réactif.
Ici, c’est presque l’ancienne école : José manie son agenda papier avec facilité. « Je fais mon planning à la semaine mais au bout du compte, il n’est quasiment jamais respecté. Une maison de retraite qui appelle pour la légionnelle et nous bousculons notre planning pour pouvoir intervenir le lendemain », insiste-t-il. Là où d’autres groupes pourraient intervenir dans un délai d’un mois au minimum. Comme une gymnastique bien rythmée, c’est la souplesse de la TPE qui fait la notoriété de NSE.
« Pour accompagner ses clients, NSE a fait le choix du « made in Europe » »
Et puis bien sûr, il y a tout l’à-côté : la gentillesse et l’humour. Au bout de 30 ans de métier, la réputation est faite mais surtout, elle tient à perdurer grâce à toute l’équipe. « Nous avons des contrats de maintenance de très longue date. À force, ce ne sont plus des clients mais des amis et c’est génial ! », sourit José. « Certaines entreprises n’autorisent pas les jeans et cols roulés, c’est dramatique à mon sens. On y revient timidement mais le sens du service et le côté humain sont primordiaux à mes yeux », ajoute-t-il. Ici, tous les matins, les 4 collaborateurs de José se retrouvent avec leur patron autour de quelques viennoiseries et d’un temps de convivialité. Rares sont les occasions pour eux de se croiser au cours de leurs journées alors la politique salariale se veut en leur faveur : « Nous faisons régulièrement des voyages à l’étranger, des salons, des restaurants, un repas de fin d’année…
Chacun a deux primes par an et j’ai mis en place une épargne salariale et une épargne retraite qui leur permet de se constituer une somme rondelette à leur départ de l’entreprise. Tout ça est normal pour moi, l’entreprise génère un bon chiffre d’affaires, alors autant en faire profiter tous ceux qui y ont contribué », développe José. Parce que oui, s’il y a un seul et unique panneau qui pourrait trouver sa place sur la façade de sa société, ce serait bien : Interdit au stress. La priorité est à la fois aux clients et au bien-être de Marie, Émilie, Romain et Jean-Michel, ses salariés.
Un projet de reprise en interne d’ici 4 voire 5 ans ?
Pour la suite, José Berrou est pragmatique et a les pieds sur terre. L’année 2023, il la sait probablement compliquée sur le plan économique à l’échelle nationale. Alors, prudence.
« Si on a le même volume d’affaires en 2023, le chiffre d’affaires de NSE va forcément augmenter mais pour moi ça n’aura pas une vraie valeur en termes de business car tout cela serait dû à la flambée des coûts des matériaux », reconnaît-il. Une expansion ? Non plus pour ce chef d’entreprise de 62 ans qui envisage doucement la reprise de la société par Romain, son bras droit d’ici 4 à 5 ans.
« J’ai le nez dans le guidon depuis 2011 et si j’avais eu le temps, nous aurions pu multiplier le chiffre d’affaires par 4 ou 5. Je suis contraint de refuser certains chantiers par manque de temps et parce que j’aime proposer un travail abouti à mes clients », affirme-t-il. Pour résumer, la feuille de route de l’année 2023 : la même que celle de 2022 pour cette entreprise qui connait chaque année une croissance à deux chiffres depuis son ouverture, 11 ans plus tôt.
4 questions à José Berrou
Pourquoi doit-on traiter l’eau ?
« D’abord par obligation notamment lorsqu’on constate la présence d’une bactérie. La qualité de l’eau à Chartres, par rapport à 30 ans en arrière, s’est détériorée. Il y a davantage d’engrais azotés, de bactéries pathogènes, de tartre et j’en passe. Tout cela parce que nous forons de plus en plus profond et que nous récupérons des qualités d’eau mauvaises. C’est aussi ce qui fait que les acteurs du traitement de l’eau sont de plus en plus sollicités. La potabilité de l’eau n’est pas la même et pourtant, c’est le même captage qu’il y a 30 ans. Par ailleurs, il est légalement obligatoire de désinfecter les réseaux d’eau froide et chaude lors de l’ouverture de bâtiments neufs comme des écoles, crèches, hôpitaux, résidences… »
Pourquoi installer un adoucisseur ?
« Les industriels, les bureaux d’études et les architectes savent que c’est obligatoire. En fait, on est face à une eau tellement entartrante que lorsque vous installez un ballon de 5 000 litres, vous savez pertinemment qu’au bout de 2 ans vous aurez cumulé 100kg de tartre à l’intérieur. Or, avec une telle quantité de tartre, votre eau va mettre 4h de plus pour chauffer alors quand vous avez un HLM qui compte 10 ballons, en termes de consommation électrique c’est insensé. On est sur 40% de consommation en plus par ballon ! De plus, la légionnelle se plaît dans un milieu tiède et entartré et il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une bactérie mortelle. »
Qu’est-ce que le désembuage ?
« Le désembuage concerne principalement les réseaux de chauffage et de climatisation. Dans le cas d’un réseau de chauffage, le désembuage consiste à tout nettoyer. Cette activité représente environ 35% de notre chiffre d’affaires. Elle permet de gagner en efficacité énergétique car, quand l’eau est cristalline à l’intérieur de votre réseau de chauffage, elle chauffera en 15 minutes plutôt qu’en 25 minutes voire plus lorsqu’elle est embuée. »
Pourquoi installer un osmoseur ?
« En réalité, l’osmoseur ne concerne que les activités pharmaceutiques et les industriels. Dans l’industrie, il y a des petites buses qui nettoient des bouteilles par exemple, et si l’eau est entartrée, dans 15 jours cela ne va plus fonctionner correctement. Les process en industrie sont de plus en plus fins. De nombreux industriels nous demandent d’éliminer de plus en plus de choses dans l’eau, en quête d’une eau pure. C’est le rôle de l’osmoseur. »
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