4 questions sur le Superéthanol-E85

Superéthanol, bioéthanol ou encore E85, les idées reçues sont nombreuses sur ce biocarburant encore mal connu du grand public. Nous avons posé 4 questions à François Sevestre, directeur des concessions Ford du Groupe Procureur, à Chartres et Dreux.

Le Superéthanol-E85, c’est quoi ?

C’est un carburant qui contient 85% de bioéthanol : un biocarburant renouvelable, d’origine végétale, principalement composé de céréales, de betteraves et de résidus de céréales. Pour les 15% restants, il s’agit de Sans Plomb 95. C’est la raison pour laquelle lorsque le prix du SP95 augmente, le prix du bioéthanol augmente lui aussi. La hausse des prix du Sans Plomb se répercute sur le prix de l’E-85.

Pourquoi opter pour un véhicule roulant au Superéthanol-E85 ?

J’ai plutôt envie de dire : pourquoi ne pas opter pour un véhicule roulant au Superéthanol-E85 ? Aujourd’hui, plus de 3 000 stations-services sont équipées, soit une station sur trois. On recense environ une ouverture de pompe en France par jour. Et puis, même en l’absence de pompe E85 dans une station, l’utilisateur peut faire un appoint ou son plein complet avec du SP95 ou du SP98. Il n’y a aucune restriction ni aucune question à se poser. 

En revanche, un moteur bioéthanol consomme davantage, c’est vrai. C’est un carburant qui demande plus de combustion. Or, l’avantage chez Ford on allie le bioéthanol à un moteur hybride. La micro hybridation permet de diminuer la surconsommation liée à l’E85. 

Résultat : un moteur Ford hybride bioéthanol ne consomme pas plus qu’un moteur essence. Pour un commercial qui roulerait 25 000km par an, le bioéthanol génère une économie proche des 1 000€ par an en moyenne.

Quels sont les avantages pour un chef d’entreprise ?

Le Superéthanol-E85 attribue automatiquement une vignette Crit’Air 1 au véhicule permettant de circuler dans les ZFE (zones à faibles émissions), du fait de l’abattement des 40% sur les émissions de CO2. Contrairement aux idées reçues, 80% de la TVA est récupérable sur le bioéthanol. Aussi, si vous avez un véhicule bioéthanol qui émet moins de 120g de CO2, vous profitez de l’exonération de la TVS pendant 12 trimestres.
Et puis, le constat le plus simple c’est que vous avez une voiture qui a le TCO, ou coût au kilomètre, le plus faible du marché, hors véhicules 100% électriques. Concernant la carte grise, son coût est réduit de 50% en Eure-et-Loir. Enfin, pour le côté un peu chauvin, le bioéthanol est un carburant vert fabriqué en France.

Convertir son véhicule au bioéthanol offre-t-il les mêmes performances qu’un véhicule produit de série au bioéthanol ?

Lorsqu’on équipe un véhicule essence d’un boitier, la surconsommation liée au bioéthanol ne sera pas compensée par un moteur hybride comme peut le proposer Ford. À la rigueur, c’est un surcoût qui peut être vite rentabilisé chez les conducteurs qui parcourent de longues distances. Par contre, une telle intervention sur un véhicule annule la garantie constructeur, qu’il soit neuf ou d’occasion. De plus, le bioéthanol est un carburant qui ne s’adapte pas nécessairement à tous les véhicules. Certains l’assimileront très bien mais pour d’autres, cela déclenchera de potentielles anomalies.

Pour en savoir plus sur ce carburant et son coût réel d’usage, j’invite tous les responsables de flotte à venir nous rencontrer afin de chiffrer les éventuelles économies annuelles. Cela n’engage en rien le chef d’entreprise et cela lui permet d’avoir toutes les informations en sa possession pour faire le meilleur choix.