+20% de fréquentation en un an, le théâtre de Chartres retrouve sa dynamique d’avant crise.
Après une fermeture complète en 2020 et une année de reprise plutôt timide en 2021, le Théâtre de Chartres reprend son souffle et confirme sa bonne santé économique. En un an sa fréquentation a bondi de 20%, une tendance qui se rapproche d’une année de référence comme 2019. L’ouverture du OFF et le projet du Colisée viennent renforcer les perspectives. Échange avec Jérôme Costeplane, directeur du Théâtre de Chartres et directeur général de la SPL C’Chartres Spectacles.
Comment s’est passée 2022 au Théâtre de Chartres ?
Ça a été une année à cheval sur deux tendances. La première, de janvier à juin, s’est déroulée dans une morosité plutôt palpable même si nous avons la chance d’avoir un public très fidèle à Chartres. La période a été compliquée car bon nombre de spectacles ont été annulés en raison du covid. En revanche, de septembre à décembre, la reprise a été là.
Ce rythme de croisière est-il comparable à l’avant crise ?
Nous sommes sur une tendance qui se rapproche d’une année de référence comme 2019. Depuis le début de la saison, les spectacles qui font salle comble se multiplient. Néanmoins, certains genres restent fragiles comme les écritures contemporaines, que ce soit en théâtre ou en danse. Nous avons tendance à nous rendre compte que le public va naturellement vers des propositions divertissantes sans pour autant verser dans la gaudriole. Les spectacles vers lesquels il se dirige traduisent une envie de reprendre goût à la vie en société.
À priori, comment s’annonce 2023 ? Les cartes sont-elles déjà jouées ou le Théâtre a-t-il encore un rôle à jouer ?
Avec beaucoup de « si ». Si la culture n’est pas une variable d’ajustement de l’économie des ménages, si les artistes arrivent à produire leur(s) spectacle(s) et s’il n’y a pas une inflation trop importante sur les coûts de cession des spectacles, alors j’ai plutôt bon espoir parce qu’effectivement on voit bien l’envie du public de venir revivre des moments de théâtre dans des lieux comme le nôtre. Il faut aussi que nous nous attachions à lui présenter une bonne proposition de programmation car l’enjeu est là. Le public est à la recherche de moments de communion, de partage d’une joie. L’envie de s’extirper de cette atmosphère délétère est telle que j’ai bon espoir. Tout n’est pas joué. On a enfermé les gens pendant des mois chez eux, on les nourrit à coups d’anxiété alors à nous de leur apporter des temps de rencontres, d’échanges et de découvertes.
Entre le 31 décembre 2021 et le 31 décembre 2022, le Théâtre de Chartres a enregistré 7 399 entrées contre 10 207 entrées entre le 1er septembre 2022 et le 31 janvier 2023, soit une augmentation de +20 %
Le OFF – Scènes de Chartres a ouvert au grand public le 10 septembre dernier. 5 mois après, quel bilan en tirez-vous ?
C’est un très bel outil où on a fait plus de 70 représentations, 80 jours de résidences cumulés, des lancements de créations comme Hilda qui ont rencontré un franc succès. Il est un équipement incroyable pour le développement des compagnies. Les 7 et 8 février, il a même permis d’organiser une rencontre professionnelle entre compagnies et programmateurs. La Ville, la Région et l’État nous ont donné les moyens de travailler. Le Colisée en 2024 viendra renforcer cette tendance selon laquelle plus on a de propositions, plus on phosphore.
Nous sommes sûrement la seule ville d’Eure-et-Loir et de la région Centre- Val de Loire à proposer un ou deux spectacles quasiment tous les soirs en considérant les plannings du Théâtre et du OFF.
